Une caresse sur l’âme
Il y a des lieux qu’on ne choisit pas mais qui appellent
Quand on y entre ce n’est pas le corps qui s’allonge mais l’âme qui se dépose.
Je suis arrivée fatiguée, pas juste physiquement. J étais fatiguée de porter, de me porter.
J étais fatiguée de contenir, de me contenir.
Je voulais rencontrer le silence, pas le vide, pas l’absence mais le silence habité.
Celui qui écoute sans interrompre,
Celui qui laisse le souffle devenir prière.
Le yoga
Aux aurores, le corps encore tiède de la nuit, je m’asseyais en méditation. Et dans l’immobilité, je me tenais la, face à moi, à tout ce que je ne voulais plus fuir, à tout ce qui doucement se mettait à parler à travers moi.
Ensuite vint la lenteur… le yoga oui, mais pas celui que l’on montre: celui qu’on ressent.
Celui qui étire les silences et détend les jugements
Chaque posture me reaccordait non pas à une performance, mais plutôt à une présence.
Puis… il y eut les mains
Les fées…les magiciennes du toucher vrai.
Elles n’ont pas massé un dos ou des jambes.
Elles ont massé des histoires, des souvenirs, des absences
Leurs mains ont pleuré pour moi parfois
Je les ai senties cueillir mes tensions comme on cueille une fleur fragile, avec douceur, avec soin, avec respect.
Elles savaient
Elles savaient sans mots ce que mon corps n’osaient plus dire
L’abhyanga, le massage à l’huile chaude, m’a nourrie jusque dans mes profondeurs
C’était comme être bercée par la mémoire du monde
Comme si on me rappelait: « tu as le droit de te relâcher, tu es en sécurité.
Pichauli, le massage à 4 mains m’a désarmée. Deux êtres de lumière en parfaite synchronie m’ont ramenée à l’unité, à la source.
Il n’y avait plus aucune frontière.
Je n’étais plus un corps à masser mais un chant à écouter.
Shidodhara, avec ce filet d’huile coulant sur mon front, a apaisé les tempêtes mentales… un filet qui devient rivière… une rivière qui devient silence et dans ce silence, une paix comme je n’en avais jamais goûté.
Udvartana, avec sa poudre végétale et ses mouvements justes à réveillé le feu en moi: le feu purificateur, le feu qui nettoie, qui éveille, qui ose.
Et puis pour finir le soin, le OM
un chant qui n’était pas un chant. Un portail, un bain de lumière, un cocon suspendu entre deux mondes.
Je ne respirais plus… c’était la lumière qui respirait en moi.
J étais la, dans un entre deux, ni tout à fait vivante, ni tout à fait ailleurs. Mais j’étais pleine, présente, étreinte par l’invisible.
Quand le soleil amorçait sa descente, et que le jour glisse à sa fin, le pranayama.
Le souffle, le vrai… celui qui soigne sans les mains, celui qui sait.
Je respirais et je sentais que j’étais en train de revenir à moi.
Je respirais avec toute ma conscience et j’ai senti la lumière circuler en moi.
Jack, un alchimiste passionné,
Les repas étaient une vraie célébration, des assiettes végétariennes colorées, préparées avec cœur, avec tant d’amour.
Chaque bouchée devenait une prière muette. Jack, un alchimiste passionné, inspiré, parlait avec ses plats.
Je t’entendais Jack et je répondais avec mes sens éveillés.
Puis il y a avait vous
Les autres âmes présentes, cercle d’inconnus devenus témoins
Nous n’avions pas besoin de beaucoup parler. Mais on était ensemble, dans une forme rare de respect et de douceur.
un espace de confiance
Et il y avait surtout toi… Gilles
Que je remercie tout particulièrement
Merci pour ta présence discrète mais essentielle.
Merci pour la solidité de ton ancrage
Merci pour ta capacité à créer un espace de confiance, de simplicité, de profondeur.
Tu offres un cadre oui. Mais plus encore tu crées un sanctuaire
Merci aux fées du toucher
Merci à vos mains
Merci à vos cœurs
Merci à vos silences
Merci à votre sagesse intuitive
Vous m’avez touchée au delà du corps
Vous m’avez offert un soin que je n’osais pas attendre… celui de l’âme
Merci
Je repars différente, plus habitée, plus nue aussi
Mais avec une force douce, celle qui vient du dedans.
Je repars en sachant ceci: je peux revenir à moi quand je veux
Le chemin est la. Il passe par le souffle, le corps, le silence et par l’amour, toujours déposé dans des gestes vrais.
Merci pour ce séjour au fin fond de mon âme et de mon cœur
Merci pour l’espace.
Merci pour la lumière
Merci pour la beauté de l’attention
Merci pour la beauté de l’intention.
Sophie Benkemoun